De Nairobi à Nakuru City : itinéraires, modes de transport et escales insolites

Entre Nairobi et Nakuru City, il n’y a qu’environ 160 km, mais sur une route kenyane, cette distance peut vite se transformer en demi-journée d’aventure. Ce tronçon de la Great Rift Valley, je l’ai parcouru plusieurs fois, en bus, en voiture de location et même dans des matatus bondés. À chaque trajet, j’ai pris de nouvelles notes sur l’état de la route, les contrôles de police, les petites échoppes où l’on s’arrête pour un thé brûlant ou un chapati gras mais délicieux. Ce n’est pas un simple “transfert”, c’est une portion vivante du Kenya, avec ses bonnes surprises… et ses galères à anticiper.

Préparer son trajet de Nairobi à Nakuru City

Comprendre les distances et les temps de trajet réels

Sur la carte, Nairobi – Nakuru City, c’est environ 160 km par la route A104. En théorie, on pourrait avaler ça en moins de 3 heures. En pratique, selon le moyen de transport, l’état du trafic autour de Nairobi et les arrêts en chemin, vous pouvez mettre entre 3 et 5 heures… parfois plus si la circulation se bloque dans la Rift Valley ou à l’entrée de Nakuru.

En général, voici ce que j’observe sur le terrain :

  • Trajet en bus interurbain : 3h30 à 5h selon les arrêts et le trafic.
  • Matatu (minibus partagé) : 3h à 4h30, plus aléatoire mais souvent un peu plus rapide (et plus sportif).
  • Voiture de location / self-drive : 3h à 4h, en comptant une ou deux courtes pauses.
  • Taxi privé / chauffeur : 3h à 4h, plus stable, surtout si vous partez tôt.

La variable principale reste l’heure de départ. Je privilégie systématiquement un départ matinal (entre 6h30 et 8h) pour éviter le pire des embouteillages à Nairobi et profiter d’une lumière superbe sur la vallée du Rift.

Meilleure période pour faire la route

On peut relier Nairobi à Nakuru City toute l’année, mais les conditions changent en fonction des saisons :

  • Saison sèche (en gros juillet – octobre, janvier – février) : route plus prévisible, ciel dégagé, belles vues sur la Rift Valley. C’est la période où j’ai eu les trajets les plus fluides.
  • Saisons des pluies (mars – mai, puis novembre – début décembre) : pluies parfois violentes, ornières, ralentissements fréquents, visibilité réduite le soir. Certaines sections de bas-côtés deviennent boueuses, ce qui complique les dépassements.

Si vous n’êtes pas très à l’aise avec la conduite en Afrique, évitez la nuit, surtout pendant les pluies. Les phares éblouissants, les camions lents sans éclairage correct et les piétons au bord de la route rendent l’expérience fatigante, même pour des conducteurs aguerris.

Réserver à l’avance ou improviser sur place ?

Pour un trajet simple Nairobi – Nakuru City, on peut techniquement tout réserver sur place, surtout si vous aimez improviser. Mais avec l’affluence touristique et les Kenyans qui se déplacent beaucoup les week-ends, certains bus ou navettes sérieuses se remplissent vite.

  • Bus compagnies organisées : je conseille de réserver au moins 24h à l’avance, surtout en haute saison (juillet – octobre, période d’août et fêtes de fin d’année).
  • Matatus : pas besoin de réserver, ils partent dès qu’ils sont pleins. Pratique, mais imprévisible.
  • Taxis privés / transferts : à réserver en amont, via votre hôtel, votre agence ou une plateforme locale, pour éviter les arnaques de dernière minute.
  • Location de voiture : à anticiper au moins quelques jours, surtout si vous souhaitez un 4×4 pour combiner avec des safaris.

Pour structurer l’ensemble de votre séjour dans la région, notamment si vous voulez combiner Nakuru City avec un safari au parc national du lac Nakuru, vous pouvez vous appuyer sur notre dossier complet consacré à la région de Nakuru, où je détaille hébergements, saisons, parcs et idées d’itinéraires.

Les principaux modes de transport entre Nairobi et Nakuru City

Bus interurbains : le compromis budget / confort

Les bus interurbains sont souvent mon premier réflexe pour ce trajet. Ils sont plus stables et un peu plus sûrs que les matatus, surtout pour une première expérience au Kenya.

  • Points de départ : la plupart des compagnies partent depuis le centre de Nairobi (autour du CBD) ou depuis le quartier de Westlands, parfois depuis des gares routières clairement identifiées. Vérifiez toujours l’adresse exacte : les gares changent parfois.
  • Confort : sièges numérotés, bagages en soute, parfois climatisation (qui marche… ou pas). Prévoir un pull : certains chauffeurs règlent la clim comme si on roulait en Scandinavie.
  • Tarifs : généralement abordables, bien moins chers qu’un taxi privé. Le prix varie selon la compagnie, la catégorie du bus et la saison.
  • Sécurité : conduite en général plus prudente que les matatus, mais j’ai quand même connu des dépassements hasardeux. Gardez votre ceinture bouclée quand il y en a une.
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Si vous voyagez avec des bagages volumineux (matériel photo, trépied, sac de safari), notez bien l’étiquette collée à votre sac et surveillez les manipulations aux arrêts. Je garde toujours mon sac photo avec moi en cabine.

Matatus : l’option locale, rapide… et parfois chaotique

Les matatus sont les fameux minibus partagés qui connectent toutes les grandes villes du Kenya. C’est l’expérience la plus “locale”, avec la musique à fond, les vendeurs qui passent entre les sièges et les arrêts plus ou moins improvisés.

  • Fréquence : très fréquente. Vous n’attendrez pas longtemps, surtout sur une ligne populaire comme Nairobi – Nakuru.
  • Tarif : c’est l’option la moins chère. Le prix peut néanmoins augmenter en période de forte demande.
  • Confort : souvent bondé, peu d’espace pour les jambes, bagages parfois entassés partout. Si vous êtes grand, préparez vos genoux.
  • Sécurité : à aborder avec prudence. Certains conducteurs roulent vite, doublent agressivement et ne respectent pas toujours les limitations. J’évite les matatus de nuit pour des raisons évidentes.

Pour une première fois au Kenya, si l’idée des matatus vous intimide, commencez par un bus interurbain ou un transfert privé. Vous aurez le temps, plus tard, de goûter à cette facette très brute des transports kenyans.

Voiture de location et self-drive : la liberté d’explorer

Conduire soi-même entre Nairobi et Nakuru City permet de maîtriser son itinéraire, de s’arrêter où l’on veut et de combiner facilement avec les parcs nationaux. C’est ce que je préfère lorsque je prépare un voyage axé sur les safaris et les arrêts photos dans la Rift Valley.

  • Type de véhicule : une berline suffit pour la route principale (A104), qui est goudronnée. En revanche, si vous prévoyez des détours sur des pistes (accès à certains lodges, parcs, villages), un SUV ou un 4×4 est nettement plus adapté.
  • Code de la route : conduite à gauche, ce qui surprend toujours les Européens au début. Les dépassements sont légion, souvent optimistes. Soyez défensif, ne vous précipitez pas.
  • Coût : la location n’est pas donnée, mais totalement justifiée si vous voyagez à plusieurs ou si vous multipliez les étapes (Naivasha, Nakuru, puis éventuellement Eldoret ou le Maasai Mara).
  • Stations-service : assez fréquentes sur la route, mais faites toujours le plein avant de quitter Nairobi. Sur certaines portions, la concurrence est moindre et les prix plus élevés.

En self-drive, je pars souvent entre 6h30 et 7h00. C’est le créneau où Nairobi commence à se réveiller, mais la circulation reste encore gérable. On évite les monstres embouteillages des heures de pointe, tout en arrivant à Nakuru City en milieu de journée, le temps de s’installer et de repartir en repérage ou en safari.

Taxis privés, chauffeurs et transferts d’hôtels

De plus en plus de lodges et d’hôtels à Nakuru City ou autour du lac Nakuru proposent des transferts privés depuis Nairobi. C’est l’option la plus simple si vous ne voulez pas conduire et que vous préférez éviter la promiscuité des transports en commun.

  • Confort : voiture privée, parfois 4×4, conduite généralement plus maîtrisée, possibilité de s’arrêter à la demande.
  • Prix : c’est l’option la plus chère par personne si vous êtes seul, mais très intéressante si vous voyagez en famille ou en petit groupe.
  • Flexibilité : vous adaptez l’horaire de départ, prévoyez des escales, et pouvez réclamer une conduite plus prudente si vous sentez le chauffeur un peu trop pressé.

Pour réserver, je passe soit par mes hébergements, soit par des agences locales avec lesquelles j’ai déjà travaillé. Méfiance avec les propositions trop agressives à la sortie de l’aéroport ou dans les rues de Nairobi ; les prix montent vite si vous ne connaissez pas les tarifs habituels.

Itinéraires entre Nairobi et Nakuru City : routes, variantes et points de repère

La route principale A104 : l’axe évident

L’itinéraire le plus simple suit la route A104, un axe majeur qui relie Nairobi à Nakuru, puis Eldoret et l’ouest du Kenya. Ce n’est pas une petite route isolée : c’est un corridor stratégique, avec beaucoup de poids lourds et de trafic local.

  • Sortie de Nairobi : on quitte la ville vers l’ouest, en direction de Mai Mahiu / Naivasha. Les premiers kilomètres peuvent être lents, entre rond-points, marchés et zones urbaines.
  • Descente dans la Rift Valley : la route plonge littéralement dans la vallée du Rift, avec des points de vue impressionnants sur les falaises et le paysage. C’est un des segments les plus scéniques… et parfois les plus chargés.
  • Passage par Naivasha : Nakuru City se trouve plus au nord-ouest de Naivasha. Certains tronçons sont en bon état, d’autres plus abîmés, avec des nids-de-poule à surveiller.
  • Arrivée sur Nakuru City : on entre par l’est. La circulation se densifie, surtout aux heures de pointe et autour des marchés.
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Globalement, la route A104 est faisable pour tout conducteur ayant un minimum d’expérience. La vraie difficulté, c’est moins la technique que la gestion du trafic local : camions lents, matatus qui s’arrêtent sans prévenir, piétons et motos qui traversent à peu près n’importe où.

Variante via Naivasha : combiner trajet et étape au lac

Beaucoup de voyageurs que je rencontre choisissent de ne pas faire le trajet d’une traite. La ville de Naivasha et le lac du même nom constituent une étape naturelle entre Nairobi et Nakuru City.

Sur plusieurs de mes voyages, j’ai structuré l’itinéraire ainsi :

  • Jour 1 : Nairobi → Naivasha (lac Naivasha, Crescent Island, Hell’s Gate).
  • Jour 2 : Naivasha → Nakuru City (visite du centre ou safari au lac Nakuru l’après-midi).

Naivasha offre des paysages ouverts, des promenades à vélo, des balades en bateau au milieu des hippopotames et des oiseaux. En fractionnant le trajet, on limite la fatigue et on profite des contrastes entre les deux lacs (Naivasha et Nakuru) qui ont chacun leur atmosphère.

Itinéraire pour les voyageurs pressés : direct, minimum d’arrêts

Si votre planning est serré, par exemple si vous venez d’arriver à Nairobi le matin et que vous voulez rejoindre Nakuru City dans la foulée, l’itinéraire direct reste votre allié.

  • Départ tôt de Nairobi (6h30 – 7h30).
  • Une courte pause dans un “viewpoint” de la Rift Valley pour quelques photos rapides.
  • Un arrêt ravitaillement (essence + toilettes + snack) près de Naivasha.
  • Arrivée à Nakuru City en fin de matinée ou début d’après-midi.

Dans ce cas, je recommande fortement une voiture privée (chauffeur ou location) ou un bus fiable, pour limiter le nombre de pauses imprévues et gagner en efficacité.

Escales insolites et arrêts recommandés en chemin

Points de vue sur la Great Rift Valley

La première fois que j’ai descendu la route vers la Rift Valley, je me suis arrêté presque à chaque point de vue. La lumière rasante du matin, les falaises, le patchwork de champs et de villages en contrebas : impossible de ne pas sortir l’appareil photo.

  • Viewpoints aménagés : au bord de la route, certains points sont clairement identifiés, avec de petites échoppes, des vendeurs de souvenirs, parfois un café rudimentaire.
  • Photos : attention à ne pas vous trop approcher du bord, certaines barrières sont symboliques. Gardez également un œil sur vos affaires ; les pickpockets profitent des moments de distraction.
  • Rencontres : il m’est arrivé de discuter avec des vendeurs de fruits ou de sculptures en bois pendant de longues minutes. Négociez si vous achetez, mais gardez le sourire ; ici, la négociation fait partie du jeu.

Naivasha : une pause nature entre deux routes

Naivasha mérite plus qu’un simple arrêt technique. Même avec quelques heures seulement, on peut :

  • Faire un court tour en bateau sur le lac pour observer les hippopotames et les oiseaux.
  • Se promener à Crescent Island, une péninsule où l’on marche littéralement parmi les girafes et les antilopes.
  • Prendre un déjeuner dans un lodge au bord du lac, avec vue sur l’eau.

Cette parenthèse calme contraste avec l’agitation de Nairobi et l’ambiance plus urbaine de Nakuru City. En général, après une matinée sur la route, je trouve que cette respiration au bord du lac fait un bien fou avant de repartir.

Gilgil et les petits marchés de bord de route

Entre Naivasha et Nakuru, des petites villes et villages comme Gilgil ponctuent le trajet. Ce ne sont pas des “sites touristiques” au sens classique, mais des morceaux de Kenya quotidien qui me intéressent au moins autant.

  • Marchés : étals de fruits, stands de samosas, de chapatis, de mandazis (beignets locaux). C’est là que j’achète souvent mes encas pour la route.
  • Ambiance : animée, parfois chaotique, avec des motos qui zigzaguent, des enfants qui rient et des vendeurs qui interpellent. Gardez vos objets de valeur discrets, surtout l’appareil photo.
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Si vous voyagez avec un chauffeur privé, n’hésitez pas à lui demander de s’arrêter sur un petit marché qu’il connaît. C’est souvent là que l’on goûte les meilleurs ananas, les mangues encore tièdes de soleil ou le chai le plus authentique.

Arrêts nature improvisés

En self-drive, il m’arrive souvent de repérer au loin un paysage qui m’intrigue : une colline, un troupeau de zébus, une lumière particulière sur un champ. Quand la route le permet et que la sécurité le justifie, je m’arrête sur un bas-côté stable pour quelques photos rapides.

Quelques règles que j’applique systématiquement :

  • Ne jamais s’arrêter dans un virage ou une zone de faible visibilité.
  • Éviter les endroits isolés sans aucune présence humaine à proximité.
  • Garder portes verrouillées et fenêtres juste entrouvertes si nécessaire.
  • Ne pas exhiber inutilement du matériel photo coûteux.

Ces micro-pauses spontanées sont souvent les plus marquantes, mais elles demandent d’être lucide sur l’environnement et les risques.

Conseils pratiques pour un trajet serein entre Nairobi et Nakuru City

Horaires, sécurité et gestion de la fatigue

Sur ce type de route africaine, la fatigue vient vite : chaleur, bruit, concentration constante, imprévus. Pour garder le contrôle :

  • Évitez les départs de nuit : sauf impératif, la combinaison obscurité + camions + piétons sur la route n’a rien de romantique.
  • Faites une vraie pause toutes les 2 heures : sortez de la voiture, marchez, hydratez-vous. Les stations-service ou les lodges de bord de route sont parfaits pour ça.
  • Partagez la conduite : si vous êtes plusieurs conducteurs, alternez. La route demande de la vigilance en permanence.

Argent, cartes SIM et connectivité

Entre Nairobi et Nakuru, le réseau mobile est assez bon sur la majeure partie du trajet. Cela dit, quelques précautions :

  • Carte SIM locale : achetez une carte Safaricom ou Airtel à Nairobi. Elle vous servira autant pour la navigation que pour contacter votre hôtel ou chauffeur.
  • Mobile money : au Kenya, beaucoup de paiements passent par M-Pesa. C’est très pratique pour payer certaines courses, snacks, ou petits services, même sur la route.
  • Cash : gardez toujours un peu de liquide en shillings kenyans (toilettes payantes, petits marchés, pourboires, snacks).

Que prendre avec soi pour ce trajet

Sur un Nairobi – Nakuru City, j’ai toujours un petit kit de base, même pour une simple “liaison” :

  • Une bouteille d’eau (ou gourde) par personne.
  • Snacks solides : fruits secs, biscuits, cacahuètes, en complément de ce que l’on trouve sur la route.
  • Un pull léger ou une veste, utile dans les bus climatisés ou pour les départs matinaux.
  • Lingettes ou gel désinfectant pour les mains.
  • Papier toilette ou mouchoirs, toujours utiles dans certaines toilettes publiques.
  • Copie papier ou numérique de vos réservations d’hôtels ou de parcs, en cas de contrôle ou de mauvaise connexion.

Relation avec les chauffeurs, contrôles de police et petites galères

Sur ce tronçon, les contrôles de police sont fréquents. Pour un étranger, la clé, c’est de rester calme, respectueux, et d’avoir ses papiers en ordre :

  • Permis de conduire international ou traduction officielle, si vous êtes au volant.
  • Papiers du véhicule (assurance, carte grise) si vous êtes en self-drive.
  • Passeport ou au minimum copie (papier + numérique) accessible facilement.

Avec les chauffeurs de bus, de matatus ou de taxi privé, un simple échange honnête aide beaucoup. Je demande souvent explicitement une conduite prudente, surtout s’il y a des enfants ou des passagers peu habitués aux routes africaines. La plupart des chauffeurs font l’effort, surtout si la demande est faite avec respect, sans ton donneur de leçon.

Les petites galères font partie du jeu : panne mineure, embouteillage massif, arrêt prolongé pour contrôle. J’essaie de les intégrer d’emblée dans le planning mental de la journée, plutôt que de me crisper sur un horaire théorique. Entre Nairobi et Nakuru City, on voyage autant dans l’espace que dans un rythme local différent, fait de lenteurs inattendues, d’accélérations brutales et de rencontres imprévues. C’est précisément ce mélange qui fait, pour moi, le sel de cette portion de route kenyane.