Astuces et techniques quand partir en tanzanie pour voir les animaux

Si vous préparez un voyage en Tanzanie pour voir les animaux, la première vraie question n’est pas « où » mais « quand ». Le même parc peut sembler désert en pleine saison des pluies et devenir un véritable amphithéâtre animalier quelques semaines plus tard. Après plusieurs séjours sur les pistes tanzaniennes, j’ai compris que le timing est presque aussi important que le choix du parc. Voici, sans détour, mes astuces et techniques pour décider quand partir en Tanzanie si votre priorité, ce sont les animaux.

Comprendre les saisons en Tanzanie pour mieux voir les animaux

Saison sèche vs saison des pluies : ce que ça change vraiment

En Tanzanie, l’année se découpe grosso modo en deux grandes périodes qui vont conditionner vos observations animalières :

  • Saison sèche (juin à octobre) : c’est la période la plus prisée des voyageurs. Les herbes sont rases, la végétation se dénude et les animaux se concentrent autour des points d’eau. Pour un safari, c’est l’idéal : meilleure visibilité, pistes plus praticables, risque de pluie limité.

  • Grande saison des pluies (mars à mai) : ce n’est pas un simple « détail météo ». Les pluies transforment littéralement le paysage : herbe haute, flaques partout, pistes parfois boueuses ou impraticables. Les animaux se dispersent car l’eau est disponible partout, ce qui complique les observations.

  • Petite saison des pluies (novembre à début décembre) : des averses plus courtes, souvent en fin de journée. Le ciel se charge, la lumière devient dramatique, mais les conditions de safari restent globalement bonnes si vous acceptez un peu d’imprévu.

  • Courte saison sèche (janvier-février) : une parenthèse plus chaude et relativement sèche. Pour la faune, c’est un moment clé, notamment pour la grande migration des gnous dans le sud du Serengeti.

Sur le terrain, ces mots « saison sèche » ou « saison des pluies » ont une traduction très concrète. En saison sèche, je me surprends à repérer un léopard à plusieurs centaines de mètres, simplement parce qu’il n’y a rien pour le cacher. En saison des pluies, ce même léopard peut être à moins de 50 mètres, invisible derrière un rideau d’herbes hautes.

Pourquoi la saison sèche est souvent recommandée pour un premier safari

Si vous partez pour votre premier safari, la saison sèche (juin-octobre) reste, selon moi, le meilleur choix. Les avantages sont clairs :

  • Concentration des animaux autour des rivières, marais et points d’eau permanents. Les chances de voir un maximum d’espèces en peu de temps augmentent sérieusement.

  • Moins de végétation, donc plus de visibilité. Vous ne « subissez » pas le décor, vous l’exploitez. Les félins, les scènes de chasse, les interactions entre prédateurs et proies sont plus facilement repérables.

  • Moins de moustiques et un risque de paludisme généralement plus bas, même si la prévention médicale reste indispensable.

  • Pistes plus roulantes, donc moins de temps perdu à contourner les zones boueuses ou inondées.

L’inconvénient, parce qu’il y en a un : tout le monde a la même idée. Plus de monde dans les parcs, plus de véhicules autour des félins, plus de lodges complets. C’est le prix de la « facilité » en observation animalière.

La grande migration des gnous : ajuster ses dates au millimètre

Comprendre la logique de la migration

La grande migration des gnous, zèbres et gazelles est souvent l’argument numéro un pour choisir la Tanzanie. Mais ce n’est pas un « spectacle » avec horaire fixe. C’est une mécanique complexe, dictée par la pluie, l’herbe et des trajets ancestraux. Sur le terrain, voici ce que j’ai constaté, mois après mois :

  • Décembre à mars : les grandes plaines du sud Serengeti et de Ndutu se couvrent de gnous et de zèbres. C’est la période des naissances. Les veaux arrivent par milliers, les prédateurs suivent. Ambiance très forte, parfois brutale.

  • Avril à mai : les troupeaux commencent à remonter vers le centre du Serengeti. Les pluies compliquent la logistique, mais niveau densité animale, c’est impressionnant. Vous pouvez rouler des heures au milieu d’un océan de gnous.

  • Juin à juillet : la migration se dirige vers le nord du Serengeti et la région de Grumeti. Certaines années, on assiste à des traversées de rivière riches en tension, avec crocodiles en embuscade.

  • Août à octobre : c’est le temps des grandes traversées de la Mara (frontière avec le Kenya). Les images « carte postale » des gnous sautant dans l’eau, c’est maintenant… mais ce n’est pas garanti à la minute près. Tout dépend des pluies de l’année.

  • Novembre : les premières pluies appellent la migration vers le sud. Les troupeaux redescendent, parfois très rapidement, pour retrouver les plaines verdoyantes.

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L’erreur classique : croire qu’il suffit de « partir en août » pour voir une traversée de rivière. Sur place, j’ai déjà passé trois jours à guetter une tentative qui n’est jamais venue, la météo ayant ralenti le mouvement des troupeaux. La migration se mérite, et le timing reste une part de pari.

Mes périodes préférées pour la migration

Avec la réalité du terrain et pas seulement les cartes théoriques, voici les fenêtres que je privilégie :

  • Fin janvier – mi-mars (Ndutu et sud Serengeti) : pour la période des naissances. Les plaines sont vertes, les veaux partout, les hyènes et les lions très actifs. On y voit moins de traversées de rivières spectaculaires, mais plus de scènes de chasse au sol. C’est intense et très animalier.

  • Mi-juillet – fin septembre (nord Serengeti) : pour maximiser vos chances de voir des traversées de la rivière Mara. Attention : il faut être flexible. Les gnous peuvent rester longtemps d’un côté, hésiter, revenir en arrière. Parfois, le moment-clé se joue en vingt minutes.

Si votre priorité absolue est la migration, je recommande vraiment de vous appuyer sur un planning détaillé des saisons et des zones. Pour cela, j’ai réuni toutes ces périodes, parc par parc, dans mon dossier complet pour choisir la meilleure saison en Tanzanie, ce qui aide à caler les dates au plus juste selon votre objectif (migration, félins, plages à Zanzibar, etc.).

Adapter ses dates selon les parcs : Serengeti, Ngorongoro, Tarangire, Nyerere

Serengeti : la valeur sûre, mais pas tout à fait identique toute l’année

Le Serengeti, c’est un peu la colonne vertébrale d’un safari en Tanzanie. Le parc est vaste, et les conditions changent d’une zone à l’autre. Voici comment j’ajuste mes dates :

  • Sud Serengeti / Ndutu (décembre à mars) : idéal si vous voulez voir la migration et les naissances. Paysages ouverts, herbe courte, beaucoup de félins. L’atmosphère y est très brute, moins « carte postale », plus naturelle.

  • Centre du Serengeti (Seronera) toute l’année : c’est le « cœur animalier » du parc. Même quand la migration est ailleurs, les résidents (lions, léopards, guépards) restent. Je privilégie la saison sèche pour la visibilité, mais j’y ai aussi fait de très bonnes observations en saison verte.

  • Nord Serengeti (juillet à octobre) : à cibler si vous cherchez les grandes traversées. Attention au budget : c’est l’une des zones les plus chères en hébergement, surtout en haute saison.

Dans le Serengeti, quelle que soit la saison, je pars toujours en game drive dès l’aube. Les grands félins sont plus actifs, la lumière est douce, la chaleur encore supportable. C’est une constante qui dépasse les saisons.

Ngorongoro : un cratère qui se visite mieux à certaines périodes

Le cratère du Ngorongoro se visite toute l’année, mais les sensations varient beaucoup :

  • Juin à octobre : la visibilité est optimale, l’herbe plus basse. On repère facilement les lions qui aiment se poser au milieu de la caldeira. Les rhinocéros noirs restent difficiles à voir, mais vos chances sont meilleures.

  • Novembre à mai : plus de verdure, plus d’oiseaux, des paysages plus photogéniques… mais parfois un voile de brume sur les crêtes et une herbe plus haute dans le fond du cratère. Les animaux sont là, mais certains se fondent mieux dans le décor.

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Je conseille souvent d’inclure le Ngorongoro en début de voyage, quel que soit le mois, pour avoir un premier « choc animalier » : densité d’animaux impressionnante sur une journée. En revanche, je préfère le faire en saison sèche pour les voyageurs qui recherchent des observations « faciles ».

Tarangire : le paradis des éléphants et des baobabs

Tarangire est un parc que j’apprécie particulièrement pour ses paysages et ses éléphants. Là, le choix de la période joue un rôle massif :

  • Juin à octobre : c’est là que Tarangire se révèle vraiment. Les animaux se regroupent autour de la rivière Tarangire. Les éléphants arrivent par dizaines, les buffles descendent s’abreuver, les lions attendent non loin. Les baobabs se détachent sur un fond sec et poussiéreux, visuellement très fort.

  • Novembre à mai : avec les pluies, une partie des animaux sort du parc pour profiter des pâturages alentours. Vous verrez toujours des animaux, mais moins concentrés, et l’intérêt est alors plus paysager que purement animalier.

Si les éléphants sont un incontournable de votre voyage, je cale systématiquement Tarangire en saison sèche, quitte à sacrifier un autre parc secondaire.

Nyerere (ex-Selous) et Ruaha : le sud plus sauvage, mais plus saisonnier

Le sud de la Tanzanie (parcs de Nyerere et de Ruaha) offre une expérience plus sauvage, moins fréquentée, mais aussi plus dépendante des saisons :

  • Juin à octobre : période idéale. La végétation baisse, les animaux se rassemblent sur les points d’eau permanents. Les safaris en bateau sur la rivière Rufiji à Nyerere deviennent très productifs (crocodiles, hippopotames, éléphants venant boire).

  • Novembre à mars : possible, mais plus humide, plus vert, et certains camps ferment partiellement. Les observations deviennent plus aléatoires. C’est une période qui s’adresse plutôt à ceux qui ont déjà fait des safaris et acceptent l’incertitude.

Si vous cherchez un sentiment de « brousse reculée », je privilégie le sud en saison sèche, en sachant que les routes peuvent être plus longues et les infrastructures moins denses que dans le nord.

Techniques concrètes sur le terrain pour maximiser les observations

Choisir les bons créneaux horaires, quelle que soit la saison

Au-delà du mois de départ, ce qui change la donne, c’est votre rythme de safari. En Tanzanie, j’observe une constante :

  • Très tôt le matin (vers 6h – 9h) : les prédateurs sont encore actifs, l’air est frais, les animaux se déplacent. C’est là que je vois le plus de scènes marquantes : lions en mouvement, hyènes qui rentrent, guépards qui scrutent les plaines.

  • Fin d’après-midi (16h30 – coucher du soleil) : les animaux se réveillent, sortent de l’ombre, se dirigent vers l’eau. La lumière devient plus chaude, idéale pour la photo.

  • Milieu de journée : souvent plus calme. Les félins dorment, la chaleur écrase tout. Je réserve ce moment au repos dans le lodge, au tri des photos ou à l’observation d’oiseaux autour des points d’eau proches.

Voyager en bonne saison sans se lever tôt, c’est perdre une partie du potentiel du safari. J’insiste souvent là-dessus avec les voyageurs : les plus belles scènes se jouent rarement à 11h du matin.

Exploiter la géographie du parc plutôt que de « tout voir »

Une autre erreur fréquente consiste à vouloir couvrir trop de distance chaque jour. Dans des parcs comme le Serengeti, c’est contre-productif. Je privilégie des zones ciblées, adaptées à la saison :

  • En saison sèche, je reste proche des rivières et mares permanentes. C’est là que la vie se concentre : girafes qui s’abreuvent, zèbres qui se bousculent, lions qui attendent en retrait.

  • En saison des pluies, je privilégie les zones légèrement en hauteur ou les plaines ouvertes, où l’herbe est plus courte et la vue plus dégagée.

  • Dans les environs de la migration, je consacre parfois toute une journée à rester au bord d’une rivière ou d’un passage réputé, plutôt que de rouler partout. La patience paye souvent plus qu’un long kilométrage.

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Avec l’expérience, je me suis rendu compte que faire confiance au guide local est décisif. Ils connaissent les habitudes des animaux à chaque période, les points d’eau qui tiennent, les secteurs à éviter après de grosses pluies.

Préparer son matériel en fonction de la saison

Le timing influe aussi sur ce que vous mettez dans votre sac :

  • En saison sèche : beaucoup de poussière. Je protège systématiquement mon appareil photo avec une housse légère, et j’emporte un chiffon microfibre pour l’optique. Les teintes sont plus chaudes, les contrastes plus durs en milieu de journée.

  • En saison des pluies : pluie soudaine, routes boueuses. Une housse imperméable pour l’appareil et un sac étanche pour les affaires sensibles deviennent rapidement non négociables. Les ciels orageux donnent des photos spectaculaires, mais il faut accepter de se mouiller un peu.

  • Toute l’année : longues focales (200 mm minimum, 300-400 mm idéal), batteries de rechange, et vêtements en couches pour affronter les matinées fraîches et les après-midis brûlants.

Un détail que je rappelle toujours : en saison sèche, il peut faire froid au petit matin, surtout dans les hauts plateaux (Ngorongoro, par exemple). Ne vous fiez pas uniquement à l’image « Afrique = chaleur ». J’ai déjà fait des safaris emmitouflé dans une polaire à 7h, puis en chemise légère à 11h.

Éviter les pièges classiques dans le choix de la période

Se fier uniquement au calendrier et pas à la réalité météo

Les schémas saisonniers sont utiles, mais ils ne sont pas mathématiques. En Tanzanie, j’ai déjà vu :

  • Une saison des pluies en retard, avec des averses sérieuses en mai alors que certains voyageurs pensaient être « en début de saison sèche ».

  • Des pluies très localisées : un secteur du Serengeti détrempé, l’autre sec, ce qui déplace temporairement la migration.

C’est pour ça que je conseille de garder un minimum de flexibilité dans l’itinéraire quand c’est possible (au moins un jour ou deux de marge, ou une zone « tampon » dans le programme).

Vouloir faire coïncider plage à Zanzibar et meilleure saison pour les animaux à tout prix

Un autre dilemme fréquent : vous voulez à la fois le meilleur de la faune et la meilleure météo pour Zanzibar. Les deux ne coïncident pas toujours parfaitement. Par exemple :

  • Juillet-août : top pour la faune (saison sèche, migration au nord du Serengeti), très bien aussi pour Zanzibar.

  • Mars-avril : intéressant pour la migration au sud du Serengeti, mais plus risqué côté météo (pluies) et parfois instable à Zanzibar.

Il faut parfois accepter un compromis : un safari au top et une plage « juste correcte », ou l’inverse. Personnellement, je privilégie toujours la faune dans le choix de la période, car c’est elle qui est la plus dépendante de la saison.

Ignorer l’impact de la haute saison touristique

Partir « au bon moment » pour les animaux, c’est aussi partir au bon moment pour tout le monde. Cela signifie :

  • Plus de monde dans les parcs principaux, surtout au Serengeti et au Ngorongoro en juillet-août.

  • Tarifs plus élevés sur les lodges, les camps et même certains vols intérieurs.

Si vous êtes prêt à accepter une visibilité un tout petit peu moins parfaite pour profiter de plus de calme, les périodes intermédiaires (fin mai, début juin ; novembre ; début décembre) peuvent offrir un bon équilibre. Les animaux sont là, la météo est certes un peu plus incertaine, mais la pression touristique baisse.

Avec les années, j’ai appris à aimer ces intersaisons : on y croise moins de véhicules agglutinés autour d’un léopard, et l’ambiance de brousse reprend le dessus sur la sensation de « destination à la mode ».