Pourquoi la tenue de safari est essentielle pour un voyage en Afrique
Quand on prépare un safari, on pense souvent jumelles, appareil photo, ou l’envie de croiser un léopard au détour d’un sentier poussiéreux. Mais peu de voyageuses réalisent à quel point la tenue vestimentaire peut faire la différence entre un séjour agréable et un véritable calvaire. Le climat africain est exigeant, les paysages sont rudes, et la faune… parfois curieuse. Bien s’habiller en safari n’est pas qu’une question de style, c’est une question de confort, de discrétion et parfois, de sécurité.
Couleurs : discrétion avant tout
Oubliez les couleurs vives et les imprimés tape-à-l’œil. En safari, la règle d’or, c’est la neutralité. Les beiges, kakis, bruns, gris et verts délavés sont vos meilleurs alliés. Cela permet non seulement de mieux se fondre dans l’environnement — et donc d’éviter d’effrayer les animaux — mais aussi de ne pas attirer inutilement les insectes. Les couleurs sombres comme le noir ou le bleu marine, bien qu’élégantes, sont à éviter car elles attirent les mouches tsé-tsé, particulièrement présentes dans certaines régions comme la vallée du Zambèze ou la région du Selinda au Botswana.
Petite anecdote : lors d’un matin brumeux au parc national d’Etosha, en Namibie, j’ai croisé une voyageuse en legging rose fluo. Résultat ? Les zèbres ont fui à 100 mètres. Et son guide n’en revenait pas. Depuis, je recommande toujours de faire profil bas, vestimentairement parlant.
Quelle matière privilégier ?
Les tissus synthétiques brillants et plastifiés sont non seulement inconfortables quand il fait chaud, mais ils font aussi du bruit à chaque mouvement. Optez pour du coton ou des tissus techniques respirants, légers et si possible anti-UV. Une bonne tenue doit protéger du soleil tout en laissant passer l’air. Le lin est une option agréable, mais il froisse rapidement – à vous de voir si vous voulez ressembler à une carte topographique à la fin de la journée.
Pour celles qui choisissent la période de la saison sèche (souvent de mai à octobre), pensez aussi au principe des couches : les matinées sont fraîches, parfois froides, surtout en altitude ou dans le désert du Namib. Un t-shirt technique, une chemise légère, un pull en polaire et une veste coupe-vent feront parfaitement l’affaire.
Haut du corps : chemise plutôt que t-shirt
Une chemise à manches longues est l’un des basiques du safari. Ce n’est pas pour rien que les rangers en portent tous les jours. Elle protège du soleil, des épines des arbres comme les acacias (souvenez-vous, on n’est pas à Central Park…), et aussi des moustiques au lever et au coucher du soleil.
Les modèles à manches retroussables et boutons de maintien sont pratiques, tout comme les poches aux manches pour glisser un petit gel hydroalcoolique ou un stick anti-moustique. Optez de préférence pour une chemise légère, respirante, et dans des tons neutres évoqués plus haut.
Bas du corps : confort et résistance
Pour les safaris en 4×4, un pantalon léger et souple fera parfaitement l’affaire. Évitez les jeans, qui deviennent vite inconfortables sous les 35°C ou après trois heures assise dans un véhicule lancé sur une piste cabossée. Les pantalons de randonnée convertibles (avec zip au-dessus du genou) sont idéaux pour s’adapter rapidement aux variations de température dans la journée.
Si vous prévoyez de marcher en brousse (walking safari), choisissez un pantalon solide, résistant aux épines, et couvrant bien les chevilles. Cela peut éviter pas mal de désagréments, notamment les tiques et les piqûres d’insectes, fréquents dans certaines régions de Tanzanie ou du Zimbabwe.
Et les robes ou jupes ?
Ce n’est pas interdit, mais ce n’est clairement pas ce que je recommanderais pour les safaris actifs. Cependant, pour les dîners au lodge en fin de journée, une petite robe confortable en coton ou bambou peut être agréable. Idéalement maxi, pour se protéger des moustiques. Pratique pour passer élégamment du sable au dîner sous les étoiles, surtout dans des campements semi-luxueux comme ceux du delta de l’Okavango.
Chaussures : ne pas négliger la base
S’il y a bien une erreur à éviter, c’est de sous-estimer l’importance des chaussures. Pour la majorité des safaris en véhicule, une bonne paire de baskets suffit. Mais pour les safaris à pied ou certaines excursions plus aventureuses (comme le trek vers les chutes de Kalambo en Zambie), des chaussures de randonnée légères sont indispensables.
Quelques recommandations :
- Chaussures bien fermées et renforcées sur les côtés.
- Semelles épaisses pour éviter de sentir chaque caillou.
- Respirantes mais suffisamment solides en cas d’obstacles naturels.
Les sandales ? À réserver pour les moments de détente autour du lodge ou pendant les temps calmes. Mais pas pour les trajets ou en pleine savane, où la moindre herbe peut cacher scorpion ou serpent (oui, c’est rare, mais ça arrive… je parle d’expérience).
Accessoires indispensables
Bien s’habiller, ce n’est pas que les vêtements. C’est aussi penser aux petits détails qui sauvent la journée :
- Chapeau à large bord : Le soleil tape fort, surtout en Zambie ou en Namibie. Évitez la casquette classique qui laisse la nuque exposée.
- Lunettes de soleil polarisantes : Pour supporter l’éblouissement des pistes blanches et profiter vraiment du spectacle animalier.
- Foulard ou buff : Très utile contre la poussière, en particulier en saison sèche sur des pistes battues du Kalahari ou dans le Serengeti.
- Sac banane ou petit sac à dos léger : Pour garder à portée de main vos indispensables : crème solaire, carnet, jumelles, appareil photo.
- Gants légers (en option) : Pour les frileuses des matinées fraîches ou les accrocs des balades en barque au petit matin.
Tenue adaptée selon la saison
Les saisons influencent la préparation. En Afrique australe, deux grandes périodes rythment l’année : la saison sèche (mai à octobre) et la saison humide (novembre à avril).
En saison sèche : fraîcheur matinale, chaleur en journée, ciel bleu. Prévoir des couches, un coupe-vent, et des vêtements anti-UV.
En saison humide : chaleur parfois étouffante, averses imprévisibles. Les tissus respirants et qui sèchent vite sont cruciaux. Un poncho léger ou une veste imperméable compacte peut s’avérer bien utile aussi.
Attention aux moustiques et au soleil
Deux ennemis redoutables du voyage africain : le paludisme et les coups de soleil. Pour limiter les risques, au-delà des traitements médicaux préventifs, une tenue couvrante est un excellent moyen de protection. Les vêtements traités anti-moustiques sont disponibles dans certaines marques de randonnée — à considérer si vous partez en zone à haut risque (comme le nord de la Zambie ou certaines zones humides du Kenya).
Le soleil africain ne plaisante pas, même quand les nuages semblent le couvrir. Pensez toujours à une crème solaire indice 50, même pour les peaux mates. Les coups de soleil derrière les oreilles et sur le dessus des mains sont parmi les plus fréquents.
Préparer sa valise safari femme : check-list rapide
- 2-3 chemises à manches longues (légères, respirantes, tons neutres)
- 2-3 pantalons confortables (dont un convertible en short)
- 1 robe longue ou vêtement casual pour le soir
- 1 veste légère/coupe-vent (saison sèche)
- 1 poncho imperméable (saison humide)
- 1 chapeau à large bord
- Paires de chaussures adaptées : baskets + chaussures de marche
- Lunettes de soleil, foulard, sac léger
- Couches thermiques si safaris tôt le matin
- Sous-vêtements confortables, chaussettes montantes
Et surtout, partez léger. Les petits avions d’inter-camps, notamment au Botswana ou en Tanzanie, limitent souvent les bagages à 15 kg en souple. Pas besoin d’une valise remplie à craquer — en safari, on revient toujours avec les mêmes fringues et quelques souvenirs pleins les poches.
En fin de compte, s’habiller pour un safari, c’est trouver l’équilibre entre bon sens et praticité. Ne cherchez pas à être tirée à quatre épingles, mais à vous sentir bien, protégée, et libre de profiter pleinement du voyage. L’Afrique se vit, se respire et s’observe. Et quand on oublie les fioritures pour se concentrer sur l’essentiel, l’aventure devient d’autant plus belle.