Les plus beaux lacs en Tanzanie à visiter au cours d’un voyage

À la découverte des plus beaux lacs de Tanzanie

La Tanzanie évoque instantanément les vastes plaines du Serengeti, les sommets enneigés du Kilimandjaro ou encore le cratère du Ngorongoro. Mais au-delà des safaris et des montagnes, le pays abrite une richesse souvent négligée : ses lacs. Immenses, secrets ou singuliers, ils offrent des panoramas saisissants, une faune spectaculaire et des expériences à part entière. Voici les lacs qui, selon moi, méritent une place sur votre itinéraire tanzanien.

Lac Victoria — Le géant tranquille

Impossible de parler des lacs tanzaniens sans mentionner l’immense lac Victoria. Plus grand lac d’Afrique et deuxième plus grand lac d’eau douce au monde, il s’étend sur trois pays : Tanzanie, Ouganda et Kenya. En Tanzanie, les meilleures bases pour explorer le lac sont les villes de Mwanza et Musoma, situées au nord-ouest du pays.

Mwanza, avec ses curiosités géologiques comme les Bismarck Rocks, offre une ambiance à la fois paisible et originale. C’est ici que j’ai pris le temps d’observer les pêcheurs remonter leurs filets à la lueur du soleil couchant — une scène presque hors du temps. Si vous êtes curieux de la vie locale, c’est un endroit idéal pour échanger avec les pêcheurs, goûter aux tilapias fraîchement grillés et découvrir la culture Sukuma, majoritaire dans la région.

Pour les amateurs de nature, les îles du Rubondo Island National Park, au sud-ouest du lac, sont une merveille peu fréquentée. Imaginez une jungle insulaire avec chimpanzés, éléphants et une incroyable population d’oiseaux — le tout quasi-privé, tant le tourisme y est rare.

Lac Tanganyika — Le lac aux eaux cristallines

Perdu à l’extrême ouest de la Tanzanie, le lac Tanganyika est l’un de mes coups de cœur. C’est le plus profond du continent, et ses eaux claires permettent une visibilité incroyable — jusqu’à vingt mètres par endroits. Il borde la Tanzanie, la République démocratique du Congo, le Burundi et la Zambie.

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Depuis Kigoma, une ville paisible au bord du lac, vous pouvez facilement rejoindre le parc national de Gombe Stream. Ce nom vous dit peut-être quelque chose : c’est là que Jane Goodall a mené ses recherches révolutionnaires sur les chimpanzés. L’excursion jusqu’au parc se fait en pirogue ou petit bateau à moteur, ce qui offre une traversée souvent mémorable, ponctuée de vols d’oiseaux et de pêcheurs en activité.

Je recommande de passer au moins deux nuits au bord du lac. L’un des soirs, alors que je campais dans une petite tente sur le sable, les sons du lac mêlés à des cris de chimpanzés dans les collines voisines ont créé une atmosphère presque irréelle. Ce genre de moment qu’on n’oublie pas.

Lac Manyara — Le caméléon de la savane

Situé sur la route des grands classiques safari entre Arusha et le cratère du Ngorongoro, le lac Manyara peut facilement être intégré dans un autotour de quelques jours. Pourtant, il mérite bien plus qu’un simple détour rapide pour cocher une case.

Ce que j’ai aimé ici, c’est la variété en si peu d’espace. Le parc national qui l’entoure comporte de la jungle, des prairies ouvertes, des marais, des falaises — et bien sûr, le lac lui-même qui change de forme et de couleur selon la saison. En saison sèche, le lac se retire, laissant derrière lui des étendues salines qui attirent des milliers de flamants roses. En saison humide, le lac se remplit, les routes se resserrent, et l’ambiance devient presque tropicale.

Un jour, alors que je roulais en direction d’un point de vue élevé, un groupe d’éléphants a traversé la piste juste devant notre voiture, suivi de près par une troupe de babouins chahuteurs. Le genre de surprise que seuls les écosystèmes aussi denses que celui-ci peuvent offrir.

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Lac Natron — Le lac de feu et de sel

Vous cherchez une expérience hors du commun, presque lunaire ? Mettez le cap au nord-est, vers le lac Natron. Ce lac alcalin hyper salin est situé dans une vallée volcanique, dominée par l’élégant et actif Ol Doinyo Lengai, la « montagne de Dieu » des Massaïs.

L’atmosphère ici est rude : une chaleur sèche, des pistes caillouteuses et ce silence pesant que seuls les lieux extrêmes peuvent offrir. Pourtant, dès que vous approchez de ses rives, quelque chose se passe. Le paysage, austère mais fascinant, est habité par des milliers de flamants nains en saison. Ils viennent y nicher, protégés par l’alcalinité du lac qui repousse les prédateurs.

Il m’a fallu plusieurs heures de 4×4 pour atteindre Natron, en traversant les terres massaïes. Loin de tout, difficile d’accès, peu de touristes : c’est cette authenticité brute qui m’a marqué. J’ai dormi dans un simple camp de toile, bercé par les vents du désert et les histoires massaï autour du feu. Inoubliable.

Lac Eyasi — Le lac des peuples oubliés

À moins de deux heures de route du cratère du Ngorongoro, le lac Eyasi est rarement mentionné dans les itinéraires classiques. Et pourtant, il a une richesse unique : celle de ses peuples autochtones encore très ancrés dans des modes de vie ancestraux.

Ce lac salé, à l’apparence austère, sert de toile de fond à la vie quotidienne des Hadzabe et des Datoga. Les Hadzabe, derniers chasseurs-cueilleurs semi-nomades de Tanzanie, vivent ici de la même manière depuis des millénaires, arc à la main et regard franc. Les Datoga, eux, sont bergers et artisans, bien reconnaissables à leurs vêtements en cuir et à leurs bijoux en métal martelé.

Vous pouvez facilement organiser une visite avec un guide local respectueux, souvent en liaison avec la communauté elle-même. J’ai participé à une matinée de chasse avec les Hadzabe — expérience aussi déroutante que fascinante. Ne vous attendez pas à un spectacle touristique : c’est brut, réel, et parfois même inconfortable. Mais c’est aussi un rappel puissant de la diversité humaine de cette région.

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Conseils pratiques pour explorer les lacs tanzaniens

  • Saisonnalité : Les lacs comme Manyara et Natron changent drastiquement entre la saison sèche (juin à octobre) et la saison des pluies (novembre à mai). Renseignez-vous avant de partir pour savoir ce que vous souhaitez y voir.
  • Accès : Certains lacs comme le Tanganyika ou Eyasi demandent un peu plus de planification du fait de leur isolement. Préparez votre logistique avec soin si vous partez en autonomie.
  • Respect des cultures locales : En particulier autour du lac Eyasi, la rencontre avec les populations locales doit se faire dans le respect et idéalement avec l’aide de guides locaux bien formés.
  • Matériel utile : Des jumelles (indispensables pour l’observation des oiseaux), une bonne paire de chaussures pour marcher sur les berges parfois boueuses, et une protection solaire fiable.
  • Photographie : Si vous êtes photographe, ne ratez pas Natron et Manyara à l’aube ou au coucher du soleil. Les jeux de lumière y sont à couper le souffle.

Pourquoi intégrer les lacs à votre périple en Tanzanie ?

Ceux qui imaginent la Tanzanie comme une terre de savane et de grands animaux passent à côté d’un pan essentiel du pays. Les lacs tanzaniens offrent autre chose : le calme après le safari, des émotions fortes, une interaction différente avec la nature et l’humain. En les incluant dans votre voyage, vous changez de rythme et vous ouvrez une autre porte vers l’âme de la Tanzanie. Et croyez-moi, ce sont des expériences que vous n’oublierez pas de sitôt.

Alors, prêt à remplacer temporairement les lions par les flamants roses ?