Lake Manyara : safari, faune et conseils pratiques pour explorer le parc

Pourquoi explorer le parc national du Lake Manyara ?

Souvent éclipsé par ses illustres voisins comme le Serengeti ou le cratère du Ngorongoro, le parc national du Lake Manyara mérite pourtant sa place sur la carte des grands safaris tanzaniens. À taille humaine, verdoyant, riche en biodiversité et traversable en une journée, il offre une expérience complémentaire, surprenante et rafraîchissante dans un circuit classique du nord de la Tanzanie.

Situé à environ 2 heures 30 de route d’Arusha, Manyara est une escale pratique entre le Tarangire et le Ngorongoro. Ce parc a été pour moi une vraie surprise : dense, vivant, avec des scènes de nature brutes qui m’ont marqué bien plus que je ne l’aurais pensé. Loin de la savane ouverte, on entre ici dans une forêt presque tropicale, bordée par un lac alcalin peuplé de milliers de flamants roses, au pied de la Grande Vallée du Rift. Oui, vous avez bien lu : forêt et lac, dans la même matinée. Bienvenue à Manyara.

Un écosystème varié dans un cadre compact

Le parc s’étend sur près de 330 km², mais 70% de sa surface est occupée par le lac lui-même. Le reste est constitué d’une bande étroite de forêt, de plaines inondables et de falaises abruptes. Cette diversité de paysages en si peu d’espace rend l’exploration particulièrement immersive.

Dès l’entrée, vous êtes happé par une forêt luxuriante de figuiers géants et d’acacias tordus. Ici, les babouins sont rois. Des troupes de dizaines d’individus y vivent, souvent visibles dès les premiers kilomètres. Une fois sortis de la forêt, on atteint des zones de savane claire parsemée de termitières, propices à l’observation d’herbivores comme les zèbres, les buffles et diverses antilopes.

Le clou du spectacle ? Le lac Manyara lui-même, miroitant sous le soleil avec ses reflets salins et orné de flamants roses, pélicans et cigognes. Et en scrutant bien les berges vaseuses, vous tomberez sur des groupes d’hippopotames se prélassant dans l’eau, les yeux à demi fermés, l’air de dire : « T’es qui toi, encore ? »

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À la recherche des lions grimpeurs d’arbres

Le parc est célèbre pour ses lions grimpeurs d’arbres, un comportement rare chez ces félins qui préfèrent généralement se prélasser au sol. J’ai longtemps cru que c’était un mythe commercial. Mais lors d’un safari au petit matin, un guide expérimenté m’a conduit (presque au feeling) vers un acacia isolé. Et là, posés sur les branches basses, deux jeunes mâles endormis, pattes pendantes, queues en balancier. Magie absolue. Certains disent que cette habitude servirait à échapper aux moustiques ou simplement à rester au frais — en tout cas, c’est à Manyara que vous avez le plus de chance de les voir ainsi.

Faune rencontrée dans le parc

La richesse faunique du parc ne se limite pas aux lions. En une journée, j’ai pu observer :

  • Des éléphants, souvent en petits groupes furtifs dans la forêt
  • Des troupeaux de buffles se déplaçant en file indienne vers le lac
  • Des girafes élégantes dans la savane dégagée
  • Des phacochères en famille, queues dressées en l’air
  • Des dik-diks timides, quasi invisibles sans œil averti
  • Des ibis, spatules, hérons cendrés et tant d’autres oiseaux pour les amateurs d’ornithologie

Sans l’effervescence des grands parcs, Manyara vous offre l’occasion de vous reconnecter à l’observation patiente, au rythme lent d’un safari plus traditionnel. Chaque bruit de branche qui craque prend une autre dimension.

Conseils pratiques pour bien explorer Lake Manyara

Comme toujours, quelques détails pratiques font toute la différence dans l’expérience du voyage.

  • Meilleure période pour visiter : La saison sèche, de juin à octobre, facilite l’observation des animaux qui sortent de la forêt pour se rapprocher du lac. Mais l’humidité verdoyante de la saison des pluies (mars-mai) peut aussi offrir un autre décor plus sauvage.
  • Durée de visite : Une journée complète permet d’explorer les différentes zones sans se presser. Le parc est petit, inutile d’y passer deux jours, sauf si vous êtes passionné de photographie ou à la recherche d’espèces rares.
  • Type de véhicule : 4×4 obligatoire, surtout en saison des pluies. Certains passages peuvent devenir impraticables sans transmission intégrale.
  • Heures recommandées : Pour maximiser vos chances d’observer des lions dans les arbres, privilégiez les heures plus fraîches : tôt le matin ou en fin d’après-midi.
  • Guide local : Incontournable. Vous passerez peut-être à côté d’un caméléon sur un tronc ou d’un hibou somnolent sans l’œil affûté d’un guide habitué à ces nuances.
  • Entrée du parc : Le poste principal est bien indiqué depuis Mto wa Mbu, petite ville voisine à ne pas négliger pour s’approvisionner ou passer la nuit avant ou après le safari.
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Où dormir à proximité ?

Les options d’hébergement à proximité du parc sont nombreuses, mais varient totalement en termes d’expérience et de budget. Voici quelques pistes :

  • Migombani Camp : Un vrai coup de cœur. Tentes de toile spacieuses avec vue plongeante sur la vallée du Rift. Ambiance rustique mais confortable. Parfait pour ceux qui veulent un contact plus direct avec la nature sans faire de concessions majeures.
  • Lake Manyara Serena Lodge : Plus haut de gamme, avec une piscine donnant sur le lac et des chambres parfaitement intégrées dans le paysage.
  • Twiga Lodge : Idéal pour les petits budgets, à deux pas de Mto wa Mbu. Confort simple mais propre et accueillant.

Vous pouvez aussi opter pour un séjour sous tente mobile organisé par une agence, pour une immersion totale (et souvent très photogénique).

Combiner Lake Manyara avec d’autres parcs

Sauf si vous avez très peu de temps, je recommande de ne pas visiter Lake Manyara en premier. Il offre une coupure parfaite après le Tarangire et juste avant de plonger dans l’immensité du Serengeti ou d’explorer le cratère du Ngorongoro. Cela vous permet de varier les paysages, de reprendre votre souffle, et de redonner de l’intensité à votre regard de voyageur.

Et si vous cherchez un combo un peu hors des sentiers battus, pensez à enchaîner avec une exploration du village de Mto wa Mbu : marché local animé, culture banana beer et balades à vélo entre les plantations. Une parenthèse humaine qui contraste joliment avec le temps passé en brousse.

Lake Manyara : un détour qui en vaut la chandelle ?

Absolument. Ce n’est pas le parc le plus spectaculaire ni le plus riche en grands carnivores, mais c’est clairement l’un des plus insolites du circuit tanzanien. Sa diversité d’habitat, son accès facile et son atmosphère presque intime en font un lieu idéal pour débuter ou conclure un safari. J’en garde un souvenir très vivant : le calme du lac, l’œil curieux d’un crocodile sur la berge, les babouins traversant la piste à la queue leu-leu, et cette lumière si particulière en fin de journée quand les flamants se reflètent dans l’eau…

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Alors, même si votre temps est compté ou que vous hésitez à le placer dans votre itinéraire, posez-vous une question simple : est-ce que j’ai envie de voir autre chose que les « classiques » ? Si la réponse est oui, Lake Manyara mérite sa place sur votre route africaine.