Où faire un safari en Afrique : 5 profils de voyageurs, 5 destinations idéales

Choisir où faire un safari en Afrique ne se résume pas à cocher un pays sur une carte. C’est une histoire de rythme, de budget, de niveau de confort, de tolérance à l’imprévu… et de ce que vous rêvez de voir réellement sur le terrain. Après des années à arpenter la Tanzanie, la Namibie, le Botswana, l’Afrique du Sud et la Zambie, j’ai remarqué que les mêmes questions reviennent sans cesse : « Quel pays est le mieux pour un premier safari ? », « Où partir avec des enfants ? », « Où éviter le tourisme de masse ? ».

Pour vous aider à y voir clair, je vous propose d’aborder la question par profils de voyageurs. Cinq profils, cinq destinations idéales, avec leurs forces, leurs limites et mes retours d’expérience honnêtes, loin des brochures parfaites.

Si vous avez besoin d’une vue d’ensemble plus large avant de trancher, je vous conseille aussi de jeter un œil à notre article spécialisé pour préparer et comparer les différents types de safaris en Afrique, où je détaille plus finement les options de logistique, de budget et de saison.

Profil n°1 : Le voyageur pour un premier safari – Tanzanie, la carte postale grandeur nature

Si vous n’avez jamais mis les pieds en Afrique et que vous rêvez des grands troupeaux de gnous, de lions posés sur un kopje au coucher de soleil et des acacias parasols surgissant sur la savane, la Tanzanie est probablement votre meilleure porte d’entrée.

Pourquoi la Tanzanie est idéale pour un premier safari

  • Faune extrêmement abondante : Serengeti, Ngorongoro, Tarangire… Ces noms sont célèbres pour une raison. Sur un premier safari, vous voulez être rapidement récompensé : ici, c’est quasiment garanti.
  • Itinéraires bien rodés : Les circuits classiques de 6 à 10 jours sont éprouvés. On enchaîne Parcs du Nord, souvent avec un chauffeur-guide privé. Pas besoin de conduire, vous vous laissez porter.
  • Impression de « vrai » safari : Pistes poussiéreuses, tentes de brousse ou lodges sur pilotis, cris d’hyènes la nuit… On est en plein dans l’imaginaire du safari africain.

Lors de mon dernier séjour dans le Serengeti, dès la première matinée, on est tombé sur une scène de chasse de lionnes sur un groupe de zèbres. Le genre de moment que, normalement, on attend plusieurs jours. Ici, ça peut arriver en quelques heures. Pour un premier voyageur, cette densité animale met tout de suite la barre très haut.

Ce qu’il faut savoir avant de partir en Tanzanie

  • Budget : c’est l’une des destinations les plus coûteuses d’Afrique de l’Est, surtout si vous voulez éviter les hébergements les plus basiques. Entre les droits d’entrée des parcs et la logistique, l’addition grimpe vite.
  • Affluence : en haute saison (de juillet à octobre autour de la grande migration), on peut être nombreux autour d’un même spotting de lion ou de guépard. Si vous rêvez de solitude absolue, ce n’est pas la meilleure période.
  • Rythme soutenu : beaucoup de routes entre les parcs, des journées longues en 4×4. C’est intense, surtout pour un premier contact avec l’Afrique.

Pour quel type de voyageur exactement ?

La Tanzanie convient à ceux qui veulent un premier safari spectaculaire, avec un maximum d’animaux en peu de temps, quitte à accepter un budget un peu plus haut et une ambiance parfois très populaire. Si vous êtes prêts à vous lever avant l’aube, à manger de la poussière et à passer de longues heures en véhicule, vous en repartirez marqué à vie.

Profil n°2 : La famille avec enfants – Afrique du Sud, le safari « easy mode »

Voyager avec des enfants change tout. Il faut des distances raisonnables, des infrastructures fiables, une bonne prise en charge médicale en cas de pépin, et si possible quelques activités pour alterner avec les safaris. L’Afrique du Sud coche pas mal de ces cases.

Lire  faire un safari en afrique guide complet pour une aventure unique

Les atouts de l’Afrique du Sud pour un safari en famille

  • Logistique simple : vols réguliers, réseaux routiers excellents, supermarchés, pharmacies… On est en Afrique, mais avec une organisation très occidentalisée.
  • Options de self-drive : au Kruger par exemple, vous pouvez louer une voiture et faire votre propre safari à votre rythme. Précieux avec des enfants qui se lassent vite.
  • Large gamme d’hébergements : des restcamps abordables aux lodges de luxe tout compris, en passant par des cottages familiaux bien adaptés aux tribus.
  • Combinaisons possibles : vous pouvez mixer safari avec visite du Cap, de la Route des Jardins ou de la côte, histoire de ne pas faire que de la brousse.

Je me souviens d’une famille croisée dans le parc Kruger : deux enfants de 6 et 9 ans, installés à l’arrière de leur SUV de location, carnet de safari sur les genoux. Ils notaient chaque espèce vue, comme un jeu. Pour eux, c’était une chasse au trésor géante, sans le stress d’un groupe à suivre ou d’horaires rigides.

Les limites à connaître en Afrique du Sud

  • Image parfois « moins sauvage » : dans certains secteurs très aménagés, on voit clairement les barrières, les routes goudronnées, les panneaux. Si vous cherchez la brousse brute, ce n’est pas partout le cas.
  • Sécurité hors des zones touristiques : en ville, notamment à Johannesburg, il faut rester vigilant. Rien d’insurmontable, mais ça surprend au début.
  • Faune parfois plus discrète en self-drive : sans guide pour repérer, on peut passer à côté de beaucoup de choses. Il y a des jours avec, des jours sans.

Pour quel type de famille ?

L’Afrique du Sud est parfaite pour les familles qui veulent une première approche en douceur, avec une part d’autonomie. Si vous aimez conduire, organiser vos journées et gérer votre rythme sans dépendre d’un groupe, c’est l’un des meilleurs choix du continent. Pour les enfants, la variété (safari + mer + villes) évite aussi la lassitude.

Profil n°3 : L’aventurier qui veut de l’authentique – Zambie, la brousse à l’état brut

Si vous avez déjà fait un ou deux safaris et que vous sentez que vous voulez aller plus loin, plus sauvage, avec moins d’infrastructures et plus d’imprévus, la Zambie est un terrain de jeu extraordinaire. On quitte clairement la voie « grand public ».

Pourquoi la Zambie attire les voyageurs aguerris

  • Safaris à pied de grande qualité : le South Luangwa est l’un des berceaux du walking safari. Marcher dans le bush, sentir l’odeur des animaux, suivre les traces à quelques heures d’intervalle, ça change complètement la relation au paysage.
  • Faible fréquentation : dans certains secteurs, on peut passer plusieurs heures sans croiser un autre véhicule. Ça donne l’impression d’avoir la vallée pour soi.
  • Faune riche mais moins « mise en scène » : léopards, lions, hippos, éléphants… Tout est là, mais rien n’est garanti. On observe davantage les comportements, on patiente plus, on écoute le bush.

Je garde un souvenir très précis d’un lever de soleil au bord de la rivière Luangwa. On était seuls avec le guide, le silence juste troublé par les hippos qui soufflaient et les premiers cris d’ibis. Pas de radio qui grésille, pas de cortège de 4×4. Juste nous et la lumière qui montait. Il faut aimer ce genre de vide, mais quand on y a goûté, c’est difficile de revenir en arrière.

Les contraintes de la Zambie

  • Budget souvent élevé : peu d’hébergements, souvent des camps intimistes, une logistique coûteuse. On est plutôt sur du milieu/haut de gamme.
  • Confort plus rustique : même dans les lodges haut de gamme, l’électricité est parfois limitée, l’eau chaude pas toujours garantie 24h/24. On vit vraiment au rythme de la nature.
  • Accès moins évident : il faut en général combiner un vol international avec un vol intérieur, puis un transfert. Ce n’est pas la destination la plus simple pour un premier voyage en Afrique.
Lire  Croisière sur le nil en Égypte : une odyssée entre histoire et paysages

Pour quel type de voyageur ?

La Zambie s’adresse aux aventuriers déjà un peu expérimentés, ceux qui ont compris que voir « moins » mais mieux peut être plus satisfaisant que d’enchaîner les check-lists d’animaux. Si vous aimez les marches, les soirées autour du feu et que le luxe pour vous, c’est la qualité des guides plus que la taille de la piscine, vous serez à votre place ici.

Profil n°4 : L’amoureux des grands espaces et du road trip – Namibie, le désert infini et Etosha

Certains voyageurs ont besoin d’espace, de silence et de kilomètres. Pour eux, le safari ne se limite pas aux animaux : la route, les paysages, les nuits au milieu de nulle part comptent autant. Si vous vous reconnaissez, la Namibie est probablement faite pour vous.

Ce qui rend la Namibie unique

  • Scénographie naturelle incroyable : dunes géantes de Sossusvlei, canyon de Sesriem, Skeleton Coast, Damaraland… On est souvent plus dans l’esthétique du paysage que dans le safari pur, et c’est très bien comme ça.
  • Etosha, un parc très particulier : la grande cuvette saline attire les animaux vers les points d’eau, surtout en saison sèche. Il suffit parfois de se poster et d’attendre : éléphants, zèbres, oryx, lions viennent se présenter.
  • Paradis du self-drive : routes (souvent) en bon état, signalisation correcte, hébergements espacés mais bien organisés. La Namibie est l’un des pays les plus adaptés au road trip autonome en Afrique.

Je me souviens d’une journée de route entre Swakopmund et Twyfelfontein. Des centaines de kilomètres de pistes, croisant parfois une seule voiture en une heure. Juste une bande de terre ocre, des montagnes au loin, quelques autruches qui traversent sans prévenir. C’est ce sentiment d’isolement maîtrisé qui fait la force du pays.

Les points de vigilance en Namibie

  • Distances longues : 300 à 500 km par jour ne sont pas rares. Il faut aimer conduire et avoir l’habitude des longues étapes. Avec des enfants très jeunes, ça peut devenir lourd.
  • Faune moins dense qu’en Afrique de l’Est : vous verrez des animaux, mais la Namibie n’est pas le Serengeti. Ici, l’expérience est plus globale, moins centrée uniquement sur les Big Five.
  • Conditions de conduite : pistes de gravier, risques de crevaison, animaux sur la route… Ce n’est pas dangereux si vous êtes prudents, mais ça demande un minimum de rigueur.

Pour quel type de voyageur ?

La Namibie est idéale pour les amoureux de liberté et de grands espaces, qui veulent mêler safari et paysages spectaculaires. Si l’idée de rouler des heures, de gérer votre 4×4, de vérifier la pression des pneus et de prévoir vos pleins d’essence vous excite plus qu’elle ne vous inquiète, vous y trouverez un terrain de jeu à la hauteur.

Profil n°5 : Le passionné de photo animalière et de lodges haut de gamme – Botswana, le luxe discret du delta de l’Okavango

Dernier profil : celui qui veut optimiser chaque lever et coucher de soleil, qui voyage avec deux boîtiers photo et trois objectifs, et qui est prêt à investir pour être au bon endroit au bon moment, avec le moins de monde possible autour. Pour vous, le Botswana, et en particulier le delta de l’Okavango et le parc de Chobe, est une évidence.

Les forces du Botswana pour un safari photo

  • Forte limitation du nombre de visiteurs : peu de lodges, peu de véhicules sur chaque concession privée. Résultat : des scènes animalières souvent rien que pour vous.
  • Paysages très variés : delta inondé, canaux, îlots boisés, plaines inondables, zones plus sèches… Pour la photo, cette diversité est un vrai plus.
  • Guides et trackers très expérimentés : la plupart des camps haut de gamme travaillent avec des équipes qui connaissent leur concession par cœur, y compris les habitudes des prédateurs.
Lire  Comment la Girafe Utilise sa Vitesse pour Survivre dans la Savane

En mokoro (pirogue traditionnelle) dans l’Okavango, on se retrouve parfois à quelques mètres d’un éléphant qui traverse un bras d’eau, la lumière de fin de journée qui se reflète sur sa peau. Le silence est total, ponctué seulement par le bruit de l’eau contre la coque. Pour un photographe, c’est du pain bénit.

Les inconvénients du Botswana

  • Coûts très élevés : c’est l’une des destinations de safari les plus chères d’Afrique, clairement positionnée sur du haut voire très haut de gamme. Le modèle économique repose sur le « moins de touristes, mais plus fortunés ».
  • Accès souvent en petits avions : on se déplace beaucoup en avion-taxi entre les concessions. C’est pratique, mais ça ajoute des contraintes de bagages et un coût non négligeable.
  • Peu adapté aux budgets serrés : si vous cherchez un safari « découverte » sans vous ruiner, ce n’est pas le bon pays pour commencer.

Pour quel type de voyageur ?

Le Botswana s’adresse aux passionnés prêts à investir pour une expérience rare : peu de monde, une faune abondante, des guides de haut niveau et des lodges souvent sublimes. Si vous préparez ce voyage depuis des années, que la photo est au cœur de votre projet et que vous voulez un cadre privilégié, le delta de l’Okavango et ses environs sont une destination à envisager sérieusement.

Comment choisir votre destination de safari en fonction de votre profil

Ces cinq pays ne sont évidemment pas les seuls où partir en safari en Afrique, mais ils représentent bien des styles de voyage très différents. Pour affiner votre choix, posez-vous quelques questions simples, de manière honnête :

  • Est-ce votre premier voyage en Afrique ?
    • Oui, et je veux être sûr de voir beaucoup d’animaux : Tanzanie ou Afrique du Sud.
    • Non, j’ai déjà un peu d’expérience : Zambie, Namibie ou Botswana.
  • Êtes-vous prêt à accepter un certain inconfort ?
    • Je veux rester dans un cadre assez confortable, voire très confortable : Afrique du Sud, Botswana.
    • Le confort est secondaire, je privilégie l’authentique : Zambie, Namibie, certaines zones de Tanzanie.
  • Quel est votre budget global (hors vols internationaux) ?
    • Budget moyen à confortable : Afrique du Sud, Tanzanie (en restant vigilant sur les options choisies).
    • Budget plus serré mais avec envie d’autonomie : Namibie (en self-drive bien préparé).
    • Budget haut de gamme : Botswana, Zambie (camps intimistes), certaines réserves privées en Afrique du Sud.
  • Voyagez-vous avec des enfants ?
    • Oui, ils sont jeunes : Afrique du Sud, certains secteurs de Namibie.
    • Oui, mais ils sont déjà ados et habitués au voyage : Tanzanie ou Namibie, en expliquant bien les conditions.

Dans tous les cas, gardez en tête qu’un safari reste une immersion dans un environnement sauvage, avec son lot d’imprévus : pluie soudaine en pleine saison sèche, piste coupée, panne mécanique, animal qui ne se montre pas malgré toutes les promesses des brochures. C’est précisément cette part d’incertitude qui fait la valeur du voyage. Le choix de la destination ne consiste pas à gommer ces aléas, mais à les cadrer en fonction de votre tolérance au risque, de votre expérience et de ce que vous cherchez profondément dans ce voyage.

Mon conseil le plus honnête : ne cherchez pas la « meilleure » destination absolue, elle n’existe pas. Cherchez plutôt le meilleur compromis pour vous maintenant