Astuces et techniques quand partir en tanzanie pour voir les animaux

Je me souviens encore de ma première arrivée en Tanzanie pendant la saison des pluies. Piste boueuse, nuage de moustiques, mais des paysages d’un vert presque irréel et des troupeaux de gnous à perte de vue. La fois suivante, j’ai choisi la saison sèche : routes poussiéreuses, herbes jaunies, mais une concentration d’animaux incroyable autour des points d’eau. C’est là que j’ai compris à quel point le choix de la période change complètement l’expérience d’un safari.

Si vous vous demandez quand partir en Tanzanie pour voir les animaux, il ne s’agit pas seulement de cocher des dates sur un calendrier. Chaque saison a son caractère, ses avantages et ses limites. Ce qui compte, c’est d’aligner la période de votre voyage avec ce que vous voulez vraiment observer sur le terrain.

Comprendre les saisons en Tanzanie : la base pour bien choisir vos dates

Avant de parler de gnous en migration ou de léopards dans les arbres, il faut comprendre le rythme des saisons. En Tanzanie, ce n’est pas l’alternance été/hiver qui compte, mais le cycle sec/pluvieux.

Les grandes périodes climatiques en Tanzanie

  • Grande saison sèche : de fin juin à octobre
  • Petite saison des pluies : novembre – début décembre
  • Petite saison sèche : fin décembre – février (variable selon les années)
  • Grande saison des pluies : mars – mai

Sur le terrain, ce que ça change, c’est la visibilité, les déplacements des animaux et votre confort de voyage.

Pourquoi la saison sèche est idéale pour l’observation

Entre fin juin et octobre, l’herbe est rase, les arbres ont moins de feuillage : vous voyez beaucoup plus facilement les animaux. Les points d’eau se réduisent, ce qui oblige la faune à se concentrer autour de quelques rivières, mares et trous d’eau. Résultat : vous pouvez passer une heure à observer, au même endroit, buffles, éléphants, zèbres, antilopes… et les prédateurs qui rôdent.

En pratique, pendant mes safaris à cette période :

  • Je repère plus vite les félins couchés dans l’herbe rase.
  • Les pistes sont sèches, donc les temps de trajet entre les parcs sont plus fiables.
  • Le ciel est généralement dégagé, la lumière du matin et de fin de journée est idéale pour les photos.

Par contre, les paysages sont plus arides, moins “carte postale” pour ceux qui rêvent de grands espaces verts. Et les parcs les plus connus sont plus fréquentés.

Ce que change la saison des pluies pour un safari

La grande saison des pluies (mars à mai) transforme le terrain. J’ai vu des pistes habituellement poussiéreuses se transformer en bourbiers en quelques heures. Tout prend plus de temps. Certains camps ferment, certains chemins sont impraticables.

Mais il y a des contreparties intéressantes :

  • Paysages d’un vert profond, ciel dramatique, lumières changeantes.
  • Moins de touristes, davantage de silence et de liberté sur les pistes.
  • C’est aussi la période des naissances pour beaucoup d’herbivores.

La petite saison des pluies (novembre – début décembre) est moins marquée, mais le principe est le même : averses fréquentes, végétation qui se regarnit, animaux qui se dispersent un peu plus.

Quand partir en Tanzanie pour voir le maximum d’animaux : mois par mois

Si votre priorité est l’observation animale et que vous êtes flexible sur les dates, je vous conseille de raisonner en “fenêtres idéales” plutôt qu’en mois précis. Les conditions peuvent varier d’une année à l’autre, mais certaines tendances se confirment régulièrement.

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Juin à octobre : la grande période “classique” pour les safaris

Entre juin et octobre, c’est le combo gagnant pour la plupart des voyageurs :

  • Végétation basse, animaux bien visibles.
  • Pluie rare, pistes en bon état.
  • Températures généralement agréables (fraîches le matin, chaudes mais supportables en journée).

Juillet, août et septembre sont particulièrement recommandés si vous ciblez le nord de la Tanzanie (Serengeti, Ngorongoro, Tarangire, Manyara). On parle souvent de “haute saison safari”, et ce n’est pas pour rien.

Sur mes carnets de route, c’est pendant cette période que j’ai vu :

  • Les plus grandes concentrations d’éléphants dans le parc de Tarangire.
  • Des scènes de chasse de lions au petit matin dans le Serengeti.
  • Des rassemblements impressionnants de buffles et de zèbres autour des rares points d’eau.

Inconvénient : les prix des lodges et camps montent, et vous partagez certains spots avec pas mal d’autres 4×4. Il faut accepter de ne pas être seul face au paysage.

Janvier – février : le moment clé pour les naissances des gnous

Si vous rêvez de voir des milliers de gnous, de zèbres et de gazelles dans un décor de vastes plaines vertes, concentrez-vous sur janvier – février dans le sud du Serengeti et la région de Ndutu (au nord de la zone de conservation du Ngorongoro).

À cette période :

  • Les troupeaux se regroupent pour la mise bas.
  • Des milliers de jeunes naissent en quelques semaines.
  • Les prédateurs (lions, hyènes, guépards) sont très actifs.

La scène est brutale parfois : j’ai vu un nouveau-né gnou se relever tant bien que mal, suivi de près par une lionne qui observait la scène à distance. C’est la réalité du cycle de la savane, sans filtre.

Janvier-février ne sont pas forcément les mois les plus secs, mais les pluies restent souvent gérables dans ces zones. C’est un excellent compromis pour ceux qui veulent du spectaculaire animalier sans la densité de visiteurs de l’été austral européen.

Novembre et de mars à mai : périodes à considérer avec prudence

Novembre marque souvent le début de la petite saison des pluies. Les animaux sont là, mais davantage dispersés. Cela reste intéressant si vous privilégiez l’atmosphère et les paysages plutôt que la recherche intensive de “gros” animaux toutes les dix minutes.

De mars à mai, durant la grande saison des pluies :

  • Certains camps et lodges ferment.
  • Les weavers (tisserins) s’activent dans les arbres, la savane est très vivante côté oiseaux.
  • Vous pouvez profiter de tarifs plus bas, mais au prix de conditions plus aléatoires sur les pistes.

Je ne déconseille pas totalement cette période, mais il faut partir avec la bonne mentalité : accepter les imprévus, les orages violents, et parfois des journées avec moins de “grande faune” visible à cause de la végétation dense.

Choisir la bonne période selon les animaux que vous voulez voir

Quand partir en Tanzanie pour voir les animaux dépend surtout des espèces que vous ciblez en priorité. Sur le terrain, on n’observe pas un léopard comme on observe un gnou en migration.

Observer la Grande Migration des gnous

La Grande Migration, c’est le mouvement circulaire de plus d’un million de gnous, accompagné de zèbres et de gazelles, qui suivent les pluies et les pâturages frais dans le Serengeti et le Maasai Mara au Kenya.

  • Décembre à mars : les troupeaux se trouvent plutôt dans le sud du Serengeti (région de Ndutu). Naissances massives en janvier-février.
  • Avril – mai : remontée progressive vers le centre et l’ouest du Serengeti (mais saison des pluies, pistes parfois compliquées).
  • Juin – juillet : la migration atteint le nord-ouest du Serengeti, avec parfois des passages de rivières spectaculaires.
  • Août – octobre : les troupeaux se trouvent en général entre le nord du Serengeti et le Maasai Mara.
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Attention, ce calendrier n’est pas figé : les pluies peuvent être en avance ou en retard. Lors de certains voyages, j’ai vu des groupes de gnous en décalage complet par rapport aux “cartes théoriques”. Collaborer avec un guide local ou une agence de terrain permet souvent d’ajuster l’itinéraire en fonction des mouvements réels.

Les Big Five : quand maximiser vos chances

Les Big Five (lion, léopard, rhinocéros, éléphant, buffle) sont iconiques, mais ils ne se laissent pas observer dans les mêmes conditions.

  • Lions : visibles toute l’année dans le Serengeti, le cratère du Ngorongoro et plusieurs autres parcs. La saison sèche (juin – octobre) offre une meilleure visibilité.
  • Léopards : plus discrets. J’ai eu mes meilleures observations en saison sèche, quand la végétation gêne moins la vue, notamment le long des rivières dans le Serengeti et dans certains secteurs de la réserve de Selous.
  • Rhinocéros : en Tanzanie, c’est surtout dans le cratère du Ngorongoro que vous aurez vos meilleures chances. Disponibles toute l’année, mais plus faciles à repérer quand l’herbe est basse.
  • Éléphants : visibles dans de nombreux parcs (Tarangire, Serengeti, Ruaha, Selous). Gros plus pour la saison sèche, quand ils se concentrent autour des points d’eau.
  • Buffles : très présents, toute l’année. Je les trouve particulièrement impressionnants en grands troupeaux durant la saison sèche.

Oiseaux, félins, grands troupeaux : affiner son timing

La Tanzanie ne se résume pas aux Big Five. Selon vos centres d’intérêt, vous pouvez ajuster vos dates :

  • Observation des oiseaux : la saison des pluies (novembre à avril) est excellente, avec la présence de migrateurs et des plumages nuptiaux spectaculaires. Idéal pour les ornithologues et les photographes patients.
  • Guépards : je les ai surtout bien observés dans les plaines dégagées du Serengeti, en saison sèche et en début d’année, lorsque les herbes ne sont pas trop hautes.
  • Hyènes et chacals : très présents près des zones de mise bas (janvier-février), actif au lever et au coucher du soleil.

Si vous voulez aller plus loin dans la préparation de vos observations, je vous recommande de consulter notre article spécialisé sur la faune exceptionnelle de Tanzanie et les différentes espèces que l’on peut y observer. Cela vous aidera à relier les périodes de l’année aux comportements spécifiques de chaque animal.

Astuces pratiques pour optimiser votre safari en fonction de la période

Choisir les bonnes dates, c’est une chose. Les vivre sur le terrain sans mauvaises surprises, c’en est une autre. Voici les ajustements concrets que j’ai appris à faire, saison après saison.

Adapter son itinéraire à la saison

Un itinéraire parfait en août ne sera pas forcément pertinent en février. Quelques principes simples :

  • Si vous partez entre juin et octobre :
    • Priviliégiez les grands classiques du Nord (Serengeti, Ngorongoro, Tarangire).
    • Acceptez la fréquentation plus élevée mais profitez des conditions optimales pour la faune.
  • Si vous partez entre janvier et février :
    • Ciblez le sud du Serengeti et la région de Ndutu pour les naissances de gnous.
    • Combinez avec le Ngorongoro pour multiplier vos chances de voir les Big Five.
  • Si vous partez en saison des pluies (mars – mai) :
    • Préparez-vous à des modifications de programme en dernière minute.
    • Envisagez aussi les parcs du Sud (Ruaha, Selous/Nyerere) qui peuvent offrir une ambiance très sauvage, mais renseignez-vous précisément sur l’accessibilité.
  • Si vous partez en novembre – début décembre :
    • Profitez de la transition : paysages qui reverdisent, moins de monde.
    • Gardez une marge de flexibilité dans votre itinéraire et dans vos temps de trajet.
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Préparer l’équipement selon la période

Sur le terrain, la saison dicte aussi ce que vous mettez dans votre sac, au-delà du classique appareil photo.

  • En saison sèche :
    • Vêtements légers mais couvrants (le soleil tape dur, même dans le 4×4).
    • Un foulard ou un buff pour vous protéger de la poussière sur les pistes.
    • Crème solaire et lunettes de soleil indispensables.
  • En saison des pluies :
    • K-way ou poncho de bonne qualité, pas un gadget.
    • Housse de protection pour votre sac photo et votre matériel électronique.
    • Chaussures fermées avec semelle accrocheuse : la boue est partout.

Dans tous les cas, prévoyez des vêtements chauds pour les safaris matinaux. À 5h30, dans un 4×4 ouvert, le vent est surprisamment frais, même en Afrique de l’Est.

Gérer l’affluence et le budget selon les mois

Le “quand partir” n’affecte pas seulement les animaux, mais aussi votre budget et votre rapport aux autres voyageurs.

  • Juillet – octobre et janvier – février :
    • Haute voire très haute saison, surtout dans le nord.
    • Prix des hébergements au plus haut, besoin de réserver longtemps à l’avance.
    • Plus de véhicules autour des scènes spectaculaires (chasses, traversées de rivières).
  • Novembre, mars – mai :
    • Tarifs plus doux, choix d’hébergements souvent plus large.
    • Moins de monde sur les pistes, plus d’intimité avec les lieux.
    • Contrepartie : météo plus incertaine et parfois moins d’animaux visibles à chaque sortie.

À titre personnel, j’ai souvent trouvé mon équilibre en partant sur des périodes “intermédiaires” : fin juin, début juillet ou fin novembre. Moins d’affluence que le cœur de la haute saison, mais des conditions encore très favorables pour l’observation.

Fréquence et horaires des safaris selon la saison

La saison influence aussi les meilleurs moments de la journée pour partir en game drive :

  • En saison chaude et sèche :
    • Les animaux sont plus actifs tôt le matin et en fin d’après-midi.
    • Le milieu de journée est souvent calme, vous pouvez le garder pour le repos ou les trajets.
  • En saison des pluies :
    • Les nuages peuvent maintenir des températures plus douces, certains animaux restent actifs plus longtemps.
    • Il faut parfois composer avec des averses soudaines : accepter d’attendre sous la pluie, moteur coupé, jusqu’à ce que le ciel se calme.

Ce sont souvent ces moments d’attente, sous un toit de nuages lourds, avec l’odeur de terre mouillée et un groupe de girafes immobiles à l’horizon, qui restent le plus fortement imprimés dans ma mémoire. Le genre de détails que l’on ne voit jamais dans les brochures, mais qui font la réalité d’un voyage en Tanzanie, quelle que soit la période choisie.