Quand on parle de rêves africains, le combo safari en Tanzanie et détente à Zanzibar revient systématiquement. Après plusieurs voyages à travers l’Afrique australe et de l’Est, je peux le confirmer : l’enchaînement brousse puis lagon turquoise fonctionne à merveille… à condition de bien préparer son itinéraire et de ne pas idéaliser ce type de séjour. Voici mes conseils pratiques pour organiser un safari and Zanzibar sans mauvaises surprises, en restant au plus proche de la réalité du terrain.
Choisir le bon itinéraire entre safari et Zanzibar
Savoir combien de jours consacrer au safari
La première erreur que je vois souvent, ce sont des voyageurs qui ne prévoient que deux ou trois jours de safari avant de filer à la plage. Sur le papier, ça passe. Sur le terrain, c’est trop court.
- Durée minimale recommandée : 4 à 5 jours de safari pleins, sans compter les jours de transit.
- Durée idéale : 6 à 8 jours si vous voulez varier les parcs, les paysages et les types d’hébergements.
En dessous de 4 jours, vous risquez :
- de passer plus de temps sur la route que dans la brousse ;
- de manquer les moments forts (prédateurs à l’aube, scènes de chasse, grandes migrations selon la saison) ;
- de subir le moindre aléa (retard d’avion, météo capricieuse) sans marge de manœuvre.
Personnellement, je considère qu’un bon équilibre pour un premier voyage, c’est 5 à 6 jours de safari, suivis de 4 à 6 jours à Zanzibar. On a le temps de s’immerger dans la vie sauvage, puis de vraiment déconnecter sur l’île.
Quels parcs privilégier pour un premier safari en Tanzanie
Pour un combo safari et Zanzibar, la plupart des voyageurs se concentrent sur le nord de la Tanzanie. Les parcs forment un circuit logique :
- Parc national du Serengeti : le grand classique. Savanes à perte de vue, prédateurs, grands troupeaux. C’est là que j’ai vu mes plus grandes concentrations de gnous et de zèbres.
- Crater du Ngorongoro : un amphithéâtre naturel incroyable. La faune est dense, les paysages sont spectaculaires, mais l’ambiance est plus « circulaire » : beaucoup de véhicules dans une zone limitée.
- Tarangire : plus calme, idéal pour les éléphants et les baobabs. J’y ai souvent trouvé une atmosphère plus intime, surtout en basse saison.
- Lake Manyara : intéressant pour une journée, notamment pour les oiseaux et les lions grimpeurs d’arbres quand on a de la chance.
Sur un itinéraire de 5 à 7 jours, je conseille souvent :
- Tarangire (1 à 2 jours) ;
- Serengeti (3 jours minimum, idéalement 4) ;
- Ngorongoro (1 journée complète dans le cratère).
Ce trio offre déjà un bel aperçu des grands parcs d’Afrique de l’Est, avec un rythme soutenu mais gérable. Si vous avez plus de temps, vous pouvez rajouter un parc moins fréquenté, voire une extension vers des zones plus reculées.
Organiser la transition safari – Zanzibar
Le passage de la poussière de la savane aux eaux turquoise demande un peu d’anticipation. Ce n’est pas juste « un saut d’avion ».
- Depuis Arusha ou Kilimandjaro Airport : c’est généralement de là que part votre vol vers Zanzibar. Comptez souvent une demi-journée entre la fin du safari et l’arrivée sur l’île.
- Vol direct ou avec escale : certains vols passent par Dar es Salaam, ce qui rallonge le trajet. Regardez bien les horaires, surtout si vous voyagez en saison haute.
- Fatigue accumulée : après plusieurs jours de brousse, vous arrivez souvent poussiéreux, un peu lessivé, parfois avec quelques nuits écourtées. Ne planifiez pas d’activité exigeante le soir de votre arrivée à Zanzibar.
Sur mes propres itinéraires, j’évite toujours de caler un transfert trop serré entre la dernière journée de safari et le vol vers Zanzibar. Il suffit d’un contretemps sur la piste, d’une panne de 4×4 ou d’un retard pour tout faire dérailler. Prévoyez une marge.
Structurer intelligemment la partie Zanzibar
Combien de temps rester à Zanzibar
On fantasme souvent Zanzibar comme une carte postale permanente, mais l’île est plus complexe : villages de pêcheurs, zones très touristiques, plages sublimissimes, marées très marquées sur certaines côtes.
Pour bien en profiter sans s’ennuyer :
- Durée minimale : 4 nuits. En dessous, vous enchaînez juste vols, transferts et 2 jours de vraie plage.
- Durée idéale : 5 à 7 nuits, surtout si vous aimez alterner farniente, plongée et découverte culturelle.
À chaque fois que j’ai fait l’erreur de réduire trop la partie Zanzibar, je l’ai regretté. Le contraste entre la densité du safari et le rythme plus lent de l’île mérite du temps pour s’installer.
Choisir la bonne zone de l’île selon vos attentes
Les sensations à Zanzibar varient énormément d’une côte à l’autre. Quelques repères concrets :
- Nungwi & Kendwa (Nord) :
- Marées moins marquées : on peut se baigner quasiment toute la journée.
- Ambiance plus animée : bars, restaurants, activités nautiques.
- Idéal pour un premier séjour ou pour ceux qui aiment une certaine vie nocturne.
- Paje, Jambiani, Bwejuu (Côte Est) :
- Marées très prononcées : à marée basse, on marche loin avant d’avoir de l’eau.
- Superbe pour le kitesurf et les longues balades sur la plage.
- Villages encore vivants, atmosphère un peu plus authentique si on s’éloigne des gros resorts.
- Matemwe (Nord-Est) :
- Base intéressante pour les plongées vers Mnemba.
- Plus calme que Nungwi, cadre souvent plus intimiste.
- Stone Town :
- Vieille ville au charme éreinté mais fascinant.
- Je recommande au moins 1 nuit sur place pour absorber l’ambiance, même si la baignade n’est pas le but ici.
Une combinaison que j’apprécie souvent : 1 nuit à Stone Town à l’arrivée sur l’île, puis 4 ou 5 nuits dans le Nord ou l’Est, selon que je cherche plutôt l’animation ou le calme.
Activités à prévoir (ou à éviter) après un safari
Après plusieurs jours dans un 4×4 à guetter les lions, on a souvent envie de ne plus rien faire. Mais Zanzibar mérite au moins quelques excursions bien ciblées :
- Plongée et snorkeling : Mnemba, certaines zones du Sud-Est… Les fonds marins peuvent être superbes, mais la qualité varie d’un spot à l’autre. Je conseille de réserver au moins une sortie, quitte à annuler si la fatigue se fait trop sentir.
- Visite de Stone Town : ruelles étroites, portes sculptées, marché animé… Préparez-vous à la chaleur et à l’humidité. Prévoyez de l’eau, un rythme lent, et acceptez de vous perdre un peu.
- Tour des épices : touristique, oui. Mais intéressant si vous n’avez jamais vu comment poussent clous de girofle, vanille, cardamome. À faire une fois, pas plus.
- Rencontres locales : balades dans les villages côtiers, discussions avec les pêcheurs. C’est là que j’ai vécu mes échanges les plus marquants, loin des hôtels all inclusive.
Ce que je déconseille souvent : enchaîner trop d’activités payantes et encadrées. Vous sortez déjà d’une semaine de safari très rythmée. L’intérêt de Zanzibar, c’est aussi d’avoir du temps mort, de laisser le voyage décanter devant l’océan.
Bien préparer la logistique pour un combo safari & Zanzibar
Gérer le budget : où mettre l’argent en priorité
Un voyage safari and Zanzibar n’est jamais « bon marché ». Mais on peut l’optimiser intelligemment.
- Mettre l’accent sur :
- La qualité du guide de safari : c’est lui qui fait 70 % de l’expérience. Un excellent guide transformera une journée « sans grands félins » en immersion intéressante grâce à ses connaissances sur les oiseaux, les plantes, les comportements.
- L’emplacement des camps et lodges : être proche des zones de vie animale, ça se paie, mais ça se ressent vraiment à l’aube et au coucher du soleil.
- La sécurité et la fiabilité des transferts : avion, 4×4, liaisons internes.
- Où on peut économiser un peu :
- Certains hébergements à Zanzibar : un petit lodge simple mais bien placé peut offrir une expérience beaucoup plus mémorable qu’un gros resort anonyme.
- Le « tout compris » ultra haut de gamme à la plage : vous n’êtes pas obligé d’avoir du champagne inclus à chaque repas pour profiter de l’île.
Mon conseil brut : si votre budget est serré, sacrifiez un peu de standing à Zanzibar plutôt que la qualité de votre safari. Vous venez en Afrique d’abord pour la faune sauvage, le reste est un bonus (certes très agréable).
Période idéale : concilier météo de la savane et climat tropical
La Tanzanie et Zanzibar ont des saisons qui se répondent mais ne sont pas toujours parfaites en même temps. Il faut accepter un compromis.
- Janvier – mars :
- Bon pour observer les mises bas de gnous dans le sud Serengeti (selon les années).
- Chaud et parfois lourd à Zanzibar, mais très agréable côté plage.
- Juin – octobre :
- Très bonne période pour les safaris : temps plus sec, végétation moins dense, faune visible.
- Conditions en général confortables à Zanzibar, même si le vent peut être plus présent.
- Novembre – décembre :
- Petites pluies possibles, mais souvent une bonne fenêtre si vous voulez moins de monde.
- Zanzibar reste agréable, mais tout dépend de votre tolérance à quelques averses.
Ce que j’évite personnellement : la période des grandes pluies (en général avril – début mai). Pistes boueuses, visibilité parfois réduite, certains camps fermés, et ambiance plus lourde à Zanzibar. Ce n’est pas l’idéal pour un premier voyage.
Formalités, santé et contraintes concrètes
On parle souvent de la magie du safari, moins des détails administratifs et sanitaires, mais ce sont eux qui peuvent tout compliquer si on les néglige.
- Visa :
- Vérifiez les conditions d’entrée en Tanzanie selon votre nationalité (visa à l’arrivée ou e-visa en amont).
- Gagnez du temps en préparant tous les documents avant le départ : copie du passeport, confirmation d’hébergement, billets retour.
- Vaccins :
- Pas de liste fixe ici, car elle dépend de votre pays d’origine et de vos antécédents.
- Consultez un centre de vaccination ou un spécialiste médecine des voyages au moins 4 à 6 semaines avant le départ.
- La question de la fièvre jaune varie selon vos pays de transit : renseignez-vous précisément, ne vous fiez pas aux forums.
- Paludisme :
- Zanzibar et de nombreuses zones de safari sont en territoire à risque.
- Discutez sérieusement du traitement prophylactique avec un médecin, pas seulement avec « l’ami qui y est allé sans rien prendre ».
De mon côté, je n’ai jamais pris ces sujets à la légère. Une bonne partie de la sérénité sur place vient justement d’une préparation médicale carrée.
Vivre pleinement l’expérience : attitude et attentes réalistes
Accepter l’imprévu pendant le safari
Sur le papier, un safari ressemble souvent à une succession de cases à cocher : lion, léopard, éléphant, rhinocéros, guépard, etc. Sur le terrain, c’est plus rude, plus brut, et parfois frustrant.
- Il y a des jours « vides » : beaucoup d’herbivores, peu de prédateurs visibles. J’ai eu des journées entières sans voir de félins, malgré un guide excellent.
- Les scènes spectaculaires (chasses, naissances, affrontements) ne se commandent pas ; elles se méritent, souvent après des heures d’attente.
- La météo peut bousculer le programme : pluie soudaine, brouillard sur le Ngorongoro, chaleur écrasante qui cloue les animaux à l’ombre.
Ce qui fait la différence, c’est votre capacité à accepter cette part d’aléatoire. Un safari, ce n’est pas un zoo. La beauté vient précisément de cette incertitude.
Respecter les animaux et les populations locales
Dans les grands parcs d’Afrique, le respect n’est pas une option. J’ai vu des comportements qui m’ont mis mal à l’aise : 4×4 qui coupent la trajectoire d’un éléphant stressé, touristes qui hurlent en voyant un lion, drones illégaux qui bousculent oiseaux et mammifères.
- Règles de base côté faune :
- Ne demandez pas à votre guide de s’approcher au-delà des distances autorisées.
- Silence relatif près des animaux : les cris et rires forts cassent l’instant, pour vous comme pour eux.
- Pas de nourrissage, jamais, même en bordure de parc.
- Règles de base côté populations locales :
- Demandez toujours l’autorisation avant de photographier quelqu’un, surtout dans les villages ou sur les marchés.
- Évitez de distribuer des bonbons ou de l’argent directement aux enfants. Préférez soutenir une structure locale fiable (école, association, projet communautaire).
- Habillez-vous de façon respectueuse, notamment à Stone Town et dans les villages de Zanzibar où l’islam est très présent.
Ces gestes simples changent profondément la manière dont votre présence est perçue. Et ils rendent le voyage plus juste.
Gérer la fatigue et l’intensité émotionnelle
On parle rarement de la fatigue mentale que peut générer un long safari suivi d’un séjour à Zanzibar. Pourtant, elle est bien réelle.
- Les réveils à 5 h pour les game drives du matin finissent par peser.
- Les émotions sont fortes : premières rencontres avec des lions, parfois des scènes difficiles (animaux blessés, carcasses, prédation).
- La chaleur, la poussière, les heures sur les pistes remuent le corps comme l’esprit.
À Zanzibar, je ressens souvent le besoin de « digérer » ces journées. Ce n’est pas juste un temps de plage, c’est une transition émotionnelle. Prévoyez des moments sans programme, sans objectif autre que de regarder l’océan ou de marcher seul sur le sable au lever du jour.
S’équiper intelligemment sans s’encombrer
Entre la brousse et l’île, l’erreur classique est de partir avec une valise inutilement lourde. Concrètement :
- Vêtements :
- Couleurs neutres pour le safari (kaki, beige, marron) : pas de blanc éclatant qui prend la poussière en une heure.
- Une petite doudoune légère ou polaire pour les matins frais sur les hauts plateaux ou au Ngorongoro.
- Tenues plus légères et respirantes pour Zanzibar, avec au moins un vêtement couvrant épaules et genoux pour Stone Town et les villages.
- Matériel photo :
- Un bon zoom (200–400 mm) fait la différence, mais n’emportez pas tout votre studio.
- Protégez votre matériel de la poussière : housses, sacs étanches, chiffons.
- Détails qui comptent vraiment :
- Lampe frontale pour les camps en brousse.
- Batterie externe pour recharger téléphone et appareil photo.
- Traitement anti-moustiques sérieux, surtout au crépuscule à Zanzibar.
Je voyage de plus en plus léger au fil des années. Ce que je garde, ce sont uniquement les objets qui ont prouvé leur utilité sur le terrain, pas ceux qui « pourraient servir au cas où ».
Approfondir la préparation de votre voyage
Si vous souhaitez aller plus loin dans la préparation d’un séjour combinant brousse et océan, j’ai regroupé itinéraires types, conseils logistiques détaillés et retours d’expérience dans ce dossier complet dédié aux voyages safari avec extension à Zanzibar. C’est le type de ressource que j’aurais aimé avoir avant mes premiers départs, quand tout me semblait encore flou entre les cartes, les saisons, les transferts internes et la réalité de la vie sur place.
